mercredi 17 juillet 2013

Crosby, Stills & Nash : Un concert d'exception !

Crosby, Stills & Nash - Los Angeles 2012

Le trio CSN se produisait mardi soir dans le Grand Théâtre des Nuits de Fourvière devant 4 500 personnes.
Ces trois hommes sont considérés comme des monuments du rock n' roll, et ils n'ont pas failli à leur réputation pour ce concert lyonnais. Une prestation-fleuve de 2h35 devant un amphithéâtre archi-comble ("a wonderful place to play music" dixit Stills). Accompagnés de deux claviers, une batterie, une électrique et une basse, c'est naturellement avec leurs guitares que les trois vedettes sont apparues sur scène. David Crosby tout d'abord, solaire avec sa moustache et sa longue tignasse blanches. Graham Nash ensuite, pieds nus et chemise ouverte. Stephen Stills enfin, lunettes, tee-shirt et oreillette vissée dans le lob droit. La scène elle est recouverte de tapis.
La première moitié du concert a fait la part belle aux ballades du groupe, portées essentiellement par l'eurythmie de la guitare, tantôt électrique, tantôt acoustique. Et des guitares ils en étaient bardés, un impressionnant barnum qui leur permettait de changer d'instrument quasiment à chaque chanson. Leurs titres sont longs et doux, on les sent imprégnés des textes et surtout des émotions qu'ils retranscrivent, fermant les yeux pour mieux ressentir.
La voix de Crosby est haut perchée et stridente, elle fend les cœurs. Celle de Nash est plus grave et profonde, quand à celle de Stills elle est carrément cassée (désolé, les trois gus n'étaient pas dans l'ordre sur les planches). Les fans reconnaissent et chantent les morceaux qu'ils aiment, faisant sourire le placide Crosby, tandis que Stills n'avait de cesse, après ses riffs énergiques, de jeter dans la fosse son mediator (pas celui de l'infâme Servier, celui qui cisaille les cordes).
Nash, véritable pilier du groupe, est celui qui chante le plus, présentant les chansons et leur contexte, et passant de la guitare à l'harmonica ou au piano en un tour de main. Le public reste quant à lui plutôt sage, il faut dire que quinquas et quadras sont par nature moins turbulents que leurs enfants.

Après 20 minutes de pause, laissant le temps à chacun de récupérer une bière ou à manger, revoilà nos trois cow-boys fringants, toujours en forme. Cette seconde partie sera nettement plus pêchue. Les chevaux sont lâchés (les vocaux comme les musicaux) et les enceintes vibrent de plaisir. La fosse remue, gentiment toujours.

Puis vient le moment de l'hommage aux victimes de la guerre du Vietnam, qui réveille l'assemblée avec, intercalée entre deux "love songs", Burning for the Buddha, au refrain entraînant malgré le thème. Le rythme s'accélère, et Stills s'assoit au clavier pour une grandiose intro de la bien nommée Cathedral. Ça dépote. Et la fosse saute. We can change the world la fait exploser.

Les guitares se déchaînent et les voix du trio grimpent, ne laissant aucun répit à leurs poumons pourtant certainement bien usés par toute une série d'excès de rockeurs. Car l'une des forces de Crosby, Stills and Nash, au-delà du caractère impeccable et très assuré de leur musique, c'est qu'ils font du rock-chorale, les voix se superposent ou se soutiennent l'une l'autre, en laissant une seule faire le show ou en hurlant à l'unisson. Toujours avec justesse et maîtrise.
Ces trois là ont participé à la folie Woodstock, les concerts longs ne leur font donc pas peur. Ainsi c'est à 5 minutes de minuit qu'ils ont finalement laissé partir le public lyonnais, après un orage de coussins que Meteo France aurait qualifié d'"exceptionnel" ("I've never seen a thing like this in my life" exulte Nash alors que son batteur immortalise la scène sur son portable), mais non sans un dernier titre en guise d'adieu. "We wish you peace" lance le trio de Laurel Canyon, laissant Fourvière résonner de ses accords faramineux.


SOURCE : http://www.lyonmag.com/article/55832/crosby-stills-and-nash-l-aller-simple-de-fourviere-pour-laurel-canyon

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